William Ernest Henley
Invictus est un court poème de l'écrivain William Ernest Henley qui fut cité à de très nombreuses reprises dans la culture populaire, ce qui contribua à le rendre célèbre. C'était le poème préféré de Nelson Mandela. Il est notamment repris dans le film Invictus de Clint Eastwood.
Le titre latin signifie « invaincu, dont on ne triomphe pas, invincible » et se fonde sur la propre expérience de
l'auteur puisque ce poème fut écrit en 1875 sur son lit d'hôpital, à la suite de son amputation du pied. William
Henley disait lui-même que ce poème était une démonstration de sa résistance à la douleur consécutive à son
amputation.
Lorsque le texte est écrit, William Henley a vingt-cinq ans. Il survivra à son opération et vivra avec un seul pied jusqu'à l'âge de cinquante-trois ans. Ce poème est publié pour la première fois en 1888 dans un recueil
d'Henley, au sein d'une série de quatre textes sur la vie et la mort. À l’origine, ce poème ne possédait pas de
titre, celui-ci fut ajouté par Arthur Quiller-Couch en 1900
Influences :
Ce poème joue un grand rôle dans la vie de Nelson Mandela durant sa période d'incarcération à Robben
Island. À ce titre, il donne son nom au film de 2009.
Il est également cité par le psychiatre Parris Mitchell (joué par Robert Cummings) dans le film Crimes sans
châtiment à son ami Drake McHugh (joué par Ronald Reagan) avant de lui révéler que son amputation n'était pas nécessaire.
Texte original de 1931
Out of the night that covers me,
Black as the pit from pole to pole,
I thank whatever gods may be
For my unconquerable soul.
In the fell clutch of circumstance
I have not winced nor cried aloud.
Under the bludgeonings of chance
My head is bloody, but unbowed.
Beyond this place of wrath and tears
Looms but the Horror of the shade,
And yet the menace of the years
Finds and shall find me unafraid.
It matters not how strait the gate,
How charged with punishments the scroll,
I am the master of my fate :
I am the captain of my soul.
Traduction d'après la VF du film Invictus
Dans les ténèbres qui m’enserrent,
Noires comme un puits où l’on se noie,
Je rends grâce aux dieux quels qu’ils soient,
Pour mon âme invincible et fière,
Dans de cruelles circonstances,
Je n’ai ni gémi ni pleuré,
Meurtri par cette existence,
Je suis debout bien que blessé,
En ce lieu de colère et de pleurs,
Se profile l’ombre de la mort,
Et je ne sais ce que me réserve le sort,
Mais je suis et je resterai sans peur,
Aussi étroit soit le chemin,
Nombreux les châtiments infâmes,
Je suis le maître de mon destin,
Je suis le capitaine de mon âme.
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